Comment réagir face aux succès des autres?

J’ai réalisé récemment que dans mon cercle personnel et professionnel dans le cas où je partage avec fierté des choses que je considère comme des succès, j’étais confrontée à des réactions que je juge inadéquates. À travers cette tranche de vie, je vais donner quelques pistes de réflexion sur le sujet: comment réagir face aux succès des autres?

Comment réagir face aux succès des autres? – Contexte de cette tranche de vie

Le mois dernier, en juin 2022, j’ai obtenu ma 7ème certification Agile de Scrum.org, la certification SPS (Scaled Professional Scrum) à laquelle s’ajoute par ordre d’obtention: PSPOI, PSMI, PSMII, PAL-EBM, PAL-I et enfin PSPOII.

réagir face aux succès

Fière de moi, je l’ai ajoutée et partagée sur Linkedin.

Moins d’une heure après, j’ai eu la désagréable surprise de recevoir ce message venant d’un Français avec qui je n’ai pas échangé depuis presque 10 ans:

“Mais ça sert à rien les certifications…”

Juste ce message. Pas un mot de plus.

Comment réagir face aux succès des autres? – En quoi ce message est dérangeant?

Donner un avis non sollicité

J’ai seulement partagé sur un réseau social professionnel l’obtention d’une certification et je n’ai pas été solliciter un avis ou lancé un débat sur le l’utilité ou non d’obtenir une certification.

Rabaisser l’autre en diminuant son succès

Émettre une critique tout en diminuant voir niant le succès de l’autre est tout simplement une stratégie consciente ou non d’une personne qui a dans une situation un comportement toxique. Si la personne qui reçoit la critique n’a pas assez confiance ou d’estime pour elle-même cela pourrait l’amener à douter d’elle et de ses capacités et avoir des impacts sur sa santé mentale.

L’effet miroir et la projection sur l’autre de ses enjeux personnels

Carl Gustav Young disait de l’effet miroir que «tout ce que nous voyons chez les autres n’est que le reflet de nous-mêmes».

Quand nous sommes animés par des sentiments intenses et désagréables face à une situation, il est possible que nous projetions simplement sur l’autre l’envie de posséder quelque chose que l’autre à et que nous ne possédons pas ou quelque chose que nous possédons mais dont nous avons honte.

Et en utilisant le verbe posséder, je fais référence à un bien matériel mais aussi à quelque chose d’immatériel comme une qualité, une compétence, un savoir-être, etc.

Pour trouver du sens au commentaire de cet ancien collègue, je me suis posée les questions suivantes: est-ce que cet ancien collègue est jaloux? A-t-il déjà tenté l’examen et l’a-t-il échoué? Désire t-il passer cette certification mais il manque de confiance en lui? Est-ce que je lui ai fait remonter un souvenir désagréable en publiant mon post sur Linkedin? Etc. Au fond, qu’importe la réponse puisque cela ne m’appartient pas!

La culture Française…

Immigrer au Canada m’a permis de prendre conscience à quel point les Français sont extrêmement critiques. C’est d’ailleurs LA chose qui m’a frappée dès mon arrivée à Montréal en 2013, les gens étaient souriants et positifs!

En France, parler d’une réussite c’est prendre le risque de passer pour une personne prétentieuse et s’exposer aux critiques ou aux petites phrases pleines de sous-entendues qui vont te faire douter de ta propre réussite en la banalisant.

À la différence, en Amérique du nord, les gens vont plutôt te féliciter, t’encourager à aller plus loin, te demander de partager ton expérience, etc.

Deux pays, deux ambiances!

Nota bene: je connais des Français très supportants et des Canadiens très critiques, je ne dis pas que TOUS LES français sont ainsi, je parle ici d’une différence culturelle face au succès et à l’échec.

Le manque de politesse

On peut noter le manque de formule de politesse. Un “bonjour” ou “comment vas-tu?” pour démarrer une conversation avec une personne que l’on n’a pas vu depuis 10 ans aurait été plus opportun.

Mais j’avoue que j’oublie moi-même de commencer mes messages par un “bonjour” et les terminer par un “bonne journée”. Donc sur ce point, je ne peux pas lui en vouloir! 😉

Alors, comment réagir face aux succès des autres?

Je peux comprendre que l’on soit étonné, jaloux, fâché, déçu, etc. face aux autres, mais nos émotions nous appartiennent. Quelle que soit l’émotion qui nous anime, si quelqu’un est fière de lui, il y a peu de possibilités de réactions et voici les miennes.

Féliciter l’autre

J’ai pour croyance personnelle que tous les succès méritent d’être fêtés, même les plus petits. Un “bravo”, “félicitations”, “c’est génial”, etc. ça peut sembler anodin mais la personne en face à dépenser du temps, de l’énergie, de l’argent, etc. pour obtenir ce succès alors quelle que soit notre perception des choses, un petit mot supportant est toujours le bienvenu.

Se questionner et apprendre de l’émotion que le succès de l’autre génère en nous

Si on est incapable de féliciter l’autre et/ou que l’on est critique à son égard, il est nécessaire de prendre un moment de réflexion pour se questionner honnêtement sur l’effet miroir évoqué plus tôt.

– Quelle est l’émotion désagréable qui m’envahi?

– Qu’est ce qui à déclenché cette émotion?

– Ce déclencheur fait-il écho à quelque chose je n’ai pas et que je souhaite posséder? Ou à quelque chose que j’ai en moi et avec laquelle je ne suis pas à l’aise?

– Ai-je envie de prendre action pour travailler sur cette problématique identifiée?

Ça peut sembler idiot et très psychologie de comptoir. Et pourtant, retourner le miroir vers soi, se regarder attentivement et s’autocritiquer objectivement est un exercice difficile qui nécessite de la pratique et de la bienveillance envers soi.

S’inspirer

Plutôt que de voir l’autre comme un ennemi, il est plus sain de voir l’autre comme un modèle, une preuve concrète que c’est possible, un moteur pour se mettre en action et s’inspirer!

Aller chercher un conseil

On peut tout simplement partager avec l’autre nos ambitions et lui demander des conseils, un retour d’expérience, le questionner sur les difficultés rencontrées et les solutions trouvées, etc.

Comment réagir face aux succès des autres? – Comment ai-je réagi à ce commentaire?

Dans cette tranche de vie, j’ai préféré ne pas réagir. J’avoue que ça m’a agacée quelques minutes. Mais après réflexion et en retournant le miroir vers moi, j’ai tout simplement décidé que la meilleure des réponses était de supprimer le message et de me concentrer sur le positif: une belle idée d’article pour mon blog!

Emilie Olivier CogitCoach Coaching