Comme évoqué dans un article précédent sur la théorie des 21 jours, méfiez-vous des coachs qui vous promettent des solutions miracles, rapides et sans efforts. Le livre de Julia de Funès nommé le Développement (im)personnel ne met pas en garde le lecteur contre ce type de coach, c’est plutôt une critique acide contre le développement personnel qui est confondu avec le coaching. Comme quoi la communauté ICF a encore du travail…
Pourtant j’ai ri lors de la lecture de la partie 2 du livre. J’ai même souvent été d’accord avec l’autrice. Mais ce que je retiens surtout, c’est une mauvaise compréhension du métier de coach qui est un métier non réglementé et déprécié à cause de nombreux “coachs” autoproclamés sur les réseaux sociaux qui se disent expert après un burnt-out et la lecture d’un livre de développement personnel!
Synopsis
“Comment se « développer » quand on est sans cesse « enveloppé » par des coachs? Comment le développement serait-il « personnel » quand guides et manuels s’adressent à chacun comme à tout autre? La philosophe Julia de Funès fustige avec délectation les impostures d’une certaine psychologie positive. « L’authenticité en 5 leçons », « La confiance en soi : mode d’emploi », « Les 10 recettes du bonheur »… Les librairies sont envahies d’ouvrages qui n’en finissent pas d’exalter l’empire de l’épanouissement personnel. Les coachs, nouveaux vigiles du bien-être, promettent eux aussi sérénité, réussite et joie. À les écouter, il n’y aurait plus de « malaise dans la civilisation », mais une osmose radieuse. Nous voici propulsés dans la « pensée positive » qui positive plus qu’elle ne pense ! C’est le non-esprit du temps. Pourquoi le développement personnel, nouvel opium du peuple, rencontre-t-il un tel engouement ? Sur quels ressorts psychologiques et philosophiques prend-il appui ? L’accomplissement de soi ne serait-il pas à rechercher ailleurs que dans ces (im)postures intellectuelles et comportementales ? Pour lutter contre la niaiserie facile et démagogique des charlatans du « moi », Julia de Funès propose quelques pépites de grands penseurs. Si la philosophie, âgée de 3 000 ans, est toujours là, c’est qu’en cultivant le point d’interrogation, elle développe l’intelligence de l’homme, fait voler en éclats les clichés et les lourdeurs du balisé, et permet à chacun de mieux affirmer sa pensée et vivre sa liberté. L’esprit n’est jamais mort, la réflexion ne rend pas les armes, une libération est toujours possible !”
Mon avis sur le livre Julia de Funès – Développement (im)personnel
Ma note
Ce que j’ai aimé
L’autrice étant Docteure en philosophie, j’avais peur qu’il soit pompeux à lire et m’endormir dessus, mais cela a été totalement le contraire! Ce livre est court, se lit vite, est accessible à tous, est accessible aussi financièrement puisqu’il existe en version de poche, je l’ai même trouvé drôle et j’ai passé une très bonne après-midi en sa compagnie.
En tant que Coach, ce que j’ai le plus apprécié c’est de me confronter aux idées très négatives que l’on peut avoir vis-à-vis du coaching. Cela m’a permis d’enrichir mon argumentaire pour expliquer ce qu’est et ce que n’est pas le coaching, mais surtout de mieux comprendre comment j’allais devoir me positionner sur le marché et dans mon discours pour donner de la crédibilité à mon métier tout en me distinguant des nombreux “coachs de vie”.
Ce qui je n’ai pas aimé
Malgré mes rires lors de sa lecture et le fait que je sois d’accord avec de nombreux points évoqués, j’invite l’autrice à revoir sa copie en se documentant sur ce qu’est réellement le coaching selon les normes ICF, en se basant sur des livres et des études plus pertinents que les 3 livres évoqués tout au long du livre qui semblent être ses seules sources et clairement pas les meilleures…
Et oui! L’autrice base son argumentaire sur 3 livres qui n’ont rien à voir avec le coaching et dont les auteurs ne sont pas des coachs! Ce qui explique peut-être pourquoi tout au long du livre elle fait l’amalgame entre développement personnel et coaching!
Comme expliqué plus tôt, j’ai ri durant cette lecture. Parfois j’ai ri jaune. Globalement, je trouve ce livre très violent à lire. Très agressif. Attendez-vous à être humilié et insulté si vous êtes coach ou client!
Quelques citations acides…
- “Le coaching est à la psychanalyse ce que l’homéopathie est à la médecine”
- “C’est généralement après plusieurs années de travail laborieux ou décevant que l’individu décide soudainement de devenir coach”
- “Cet itinéraire bis reste l’une des reconversions les plus valorisantes qu’il soit, car aucun sentiment désagréable d’échec ne l’accompagne. Le coach se trouve immédiatement placé dans une position de supériorité, de pouvoir, d’ascendant par rapport aux plus fragiles qu’il est supposé aider.On ne commence donc pas ce nouveau métier en bas de l’échelle, dans l’humilité fébrile du débutant, mais plus haut que ses clients. La satisfaction narcissique que procure ce sentiment de supériorité soudaine explique l’attrait irrésistible pour ce nouveau “métier””.
Pourquoi lire le livre Julia de Funès – Développement (im)personnel?
Pour les clients du développement personnel
Malheureusement, le métier de coach n’est pas règlementé. L’autrice à raison! Il existe de nombreux imposteurs sur le marché. Ce livre est une formidable occasion de prendre du recul sur sa consommation et ses attentes concernant le développement personnel.
Pour les coachs auto-proclamés
Ce livre apporte quelques pistes de réflexions sur l’éthique du coach, la pertinence de ses propres expériences personnelles pour aider un client, la motivation profonde du coach (syndrome du sauveur), la valeur des formations express sur le marché, etc.
Pour les coachs professionnels
Ce livre montre que le coaching est encore mal compris et qu’il est important d’agir aux côtés de l’ICF pour enfin faire comprendre ce qu’est et ce n’est pas le coaching!
Pourquoi ne pas lire le livre Julia de Funès – Développement (im)personnel?
Pour les clients du développement personnel et les coachs auto-proclamés
Dans ce livre les coachs sont comparés à des monstres narcissiques, des fainéants qui n’ont pas eu le courage de faire des études longues pour avoir le titre de psychologue. Sans aucune éthique, ils volent l’argent de leurs clients qui sont des êtres faibles incapables de réfléchir par eux-mêmes.
Bref, accrochez-vous, votre Ego pourrait en prendre un coup en lisant ce livre!
Pour les coachs professionnels
Personnellement, ce livre m’a un peu déprimée. Je me demande s’il y a de la place pour moi sur le marché pour un coaching éthique comme je souhaite l’exercer. Je me rends compte à quel point la tâche sera ardue pour redorer le blason du coaching professionnel!
Table des matières – Développement (im)personnel de Julia de Funès
Première partie : le culte de l’épanouissement
- Diagnosctic
- Sympatômes
- Effets indésirables
Deuxième partie : Les réconforts imaginaires
- Les coachs, nouveaux tartuffes
- Les livres de développement personnel, nouveaux guides d’égarement
- Main tendue ou mainmise?
Troisième partie : Comment se libérer des idéologies du développement personnel?
- Idéologie de la rationalisation
- Idéologie de l’introspection
- Idéologie de la toute-puissance
- Idéologie de la coïncidence avec soi-même
- Idéologie de l’intellectualisation
- Idéologie de l’approche analytique
- Idéologie de la rapidité
Conclusion. Servitude ou liberté?